Le week-end dernier (du 14 au 16 mai) se tenait à Rennes le 74e Congrès de la Fédération Anarchiste.
Il y fut adoptée la motion suivante :ON BLOQUE TOUT !
Nous autres, jeunes,
étudiant-e-s, salarié-e-s du privé et du public, précaires,
intermittent-e-s, chômeurs, chômeuses, retraité-e-s, avec ou sans
papier, de toute condition et sans condition de nationalité, tous et
toutes exploité-e-s et opprimé-e-s, violemment atteints par les effets
dévastateurs du système capitaliste, subissons une nouvelle attaque
d’ampleur de la bourgeoisie et du capital.
Le gouvernement, sur
l’injonction du patronat et dans la droite ligne de la construction
européenne et des traités internationaux, détruit méthodiquement les
acquis sociaux les uns après les autres.
Dernier avatar de ces
attaques, la loi travail, que les dirigeants tendent à imposer à toutes
et tous, bafouant ainsi ses propres règles et s’appuyant sur ses
complices habituels politiques et syndicaux.
De même, l’État sort tout
son appareil répressif policier et militaire, blessant et mutilant avec
des armes offensives, testées bien avant dans les quartiers populaires,
laboratoires des nouvelles formes de répression policières et
militaires. L’état d’urgence accroît ainsi les possibilités
d’incarcération et les peines de prison, ferme et avec sursis, qui
tombent massivement. Aussi, nous témoignons notre solidarité en acte
envers toutes les victimes de la répression.
De la même façon, le CPA
(compte personnel d’activité) véritable version numérique du funeste «
livret ouvrier» du XIXe siècle, construit sur la base de la
personnalisation en opposition aux droits collectifs, présage la
généralisation de l’inégalité des droits après celle des moyens.
Face à ces agressions, la
résistance est nécessaire et légitime. Naissante, nous devons continuer à
la construire et à la renforcer : de jour comme de nuit, debout, en
grève générale, par l’action et l’affrontement direct contre l’État et
le capital, par la solidarité de classe et la caisse de grève, par
l’occupation des lieux de travail, par la réappropriation de l’espace
public et le blocage des appareils de production, des flux de
marchandises et de travailleurs.
À la veille de la possible
généralisation de la grève dans plusieurs secteurs, notamment les
transports et la chimie, nous réaffirmons notre pleine et totale
solidarité, tant par notre participation à l’action qu’en développant la
grève expropriatrice et gestionnaire à l’échelle de la société. Notre
lutte s’inscrit dans une résistance sociale au niveau européen et
international face aux régressions que, partout, le capital impose.
Notre unité libertaire d’aspiration vise, par la grève générale, à
abolir le salariat, le patronat, l’État et ses frontières et nécessite
une révolution sociale et libertaire.
RENNES, Le 15 mai 2016
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