lundi 18 juillet 2016

Turquie, vous avez dit purge ?

Coup d'état raté en Turquie d'une partie de l'armée qui voulait renversé Recep Tayyip Erdogan et sa clique qui menaçaient selon eux la démocratie. Démocratie que le président actuel transforme peu à peu en un état autoritaire au « bon goût » religieux. Depuis nombre d'année ce cher président s'active à une « délaïcisation » insidieuse de la société à travers plusieurs décisions et textes de loi (démantèlement de la mixité dans les logements universitaires, loi autorisant le port du foulard islamique dans les administrations publiques, au Parlement dans les universités et lycées, le pouvoir cherche aujourd'hui à imposer l'enseignement religieux à la maternelle et aux deux premières années de primaire …). Recep Tayyip Erdogan ne fait pas mystère depuis plusieurs années de sa volonté de former une jeunesse religieuse, rappelons qu'il a été formé dans un lycée traditionaliste.
Ce coup d'état raté n'aura malheureusement fait qu’asseoir la domination du pouvoir en place, ainsi la chasse « aux traîtres » est ouverte, nom des rebelles publiés allègrement dans les journaux, tribunaux spéciaux en cours de mise en place avec demande de sanctions exemplaires, le président parle même du retour de la peine de mort, … . Mais la purge va plus loin, ainsi on apprend que plusieurs milliers de personnes n'ayant pas participé au soulèvement vont en faire les frais aussi. Pour faire simple, toutes les personnes détenant une marge de manœuvre leur permettant de critiquer le pouvoir et de s'opposer à ses décisions (hauts magistrats, personnes de la cour constitutionnelle, personnalités de la société civile, journalistes… ) vont ainsi disparaître de la route du président en étant évincées de leur poste, voir emprisonnées (2 745 juges et procureurs suspendus de leurs fonctions et 249 membres de hautes juridictions arrêtés) et ce n'est qu'un début.
Mais ne soyons pas dupe, si les « rebelles » avaient pris le pouvoir, il n'y aurait pas eu plus de démocratie et une purge aurait aussi eu lieu. Rappelons que ces putchistes appartienne à une groupe religieux ayant scissionné du parti AKP du président.
Ni Erdogan, ni putchistes, ni religieux, pour l'auto-détermination des peuples !

L'étincelle noire

Mise à jour le 21/07/2016
Après l’armée, la police et la justice, l’État turc attaque la purge dans l’enseignement : 15 200 fonctionnaires ont été licenciés dont 1 500 doyens d’université... Les médias sont également touchés par les purges : 24 chaînes ont perdu leur licence de diffusion et 34 journalistes se sont vus retirer leur carte de presse.
Officiellement  la purge touche 55 000 personnes, allant de la perte d'emploi à la prison.

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