Nos libertés
valent plus que leur pouvoir sécuritaire et autoritaire
Dans une ambiance de recadrage puis
d'éjection du chef des armées, que la nouvelle loi antiterroriste
fut adoptée par le sénat le 18 juillet dans une indifférence
totale. Notre cher petit « Bonaparte » nous avait annoncé
avec fierté la fin de l'état d'urgence pour l'automne, tout en se
gardant bien de décrire que ces mêmes mesures allaient entrer dans
le droit commun et donc dans la loi qui régit nos vies de tous les
jours. L'assemblée nationale ratifiera ce projet de lois à
l'automne sans nul doute.
Parmi nombre de mesures qui entreront
en vigueur, on retrouve sans surprise:
* Les perquisitions administratives
(renommées avec « humour » « visites et saisies »)
et les assignations « à domicile » sous le nom
« mesures individuelles de surveillance » sont de
retours. Elles concerneront « toute personne à l’égard de
laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son
comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour
la sécurité et l’ordre publics » et dureront 3 mois qui
pourront être renouvelés. Ces mêmes personnes pourront également
être équipées d’un bracelet électronique, et devront pointer
trois fois par semaine au commissariat. Une petite différence à
noter quand même, la personne ne pourra plus être assignée à un
territoire plus petit que sa commune, précédemment la personne
était assignée à résidence.
Avant l'état d'urgence, c'était le
juge d'instruction ou le juge de privation des libertés qui décidait
d'assigner, ou non, une personne à résidence, rappelons que ces
juges ne sont pas nommés par l'état.
Avec l'état d'urgence et maintenant
l'entrée dans la loi, ces 2 mesures pouvaient et peuvent toujours
être du ressort du préfet (chose importante, ils sont nommés par
l'État), qui peut décider d'assignation à résidence notamment
juste sur des « notes blanches », documents anonymes et
pas toujours très précis, rédigés par les services de
renseignement.
Mais, braves gens, dormez tranquille,
nos cher-e-s membres du sénat
ont mis des gardes fous, ainsi ces 2 mesures sont limitées dans le
temps et donc le 31 décembre 2021 notre haute assemblée pourra
reconduire ces mesures si elle les juge « pertinentes ».
* On retrouve encore notre préfet
comme seul décideur de « l'instauration d'un périmètre de
protection » sur simple soupçons qu'un événement est à
risque. Cette même zone pourra comporter des filtrages avec fouilles
et palpations avec l'aide d'agents de sécurité privée. La police,
pour certains événements, se privatise, capitalisme quand tu nous
tiens.
* Les services de renseignement seront
dorénavant aussi autorisés à faire des écoutes des communications
hertziennes en plus de la surveillance numérique.
* Les contrôles des zones frontalières
vont être étendus, ainsi, là où avant les polices contrôlaient
dans les gares et aux frontières, elles pourront dorénavant faire
des contrôles et des fouilles dans les zones avoisinantes, sans
donner évidement de limites géographique exactes de ces zones. À
noter que les contrôles et fouilles dans ces zones ne sont pas
soumis à des justifications précises du pourquoi, contrairement au
reste du territoire. On ne peut douter de l'augmentation des
contrôles aux faciès. À noter que pour le contre sommet du G20 à
Hambourg, les agents de la SNCF avaient été mis à contribution en
étant appelé à dénoncer toute personne ressemblant de près ou de
loin à un-e « altermondialiste ».
Sous couvert de lutte antiterroriste
l'État assoie un peu plus son pouvoir autoritaire aux travers de
lois toujours plus liberticides qui entrent dans le droit commun et
donc dans nos vies. L'État nous impute de nos libertés dans
l'indifférence quasi totale, les médias TV se gardant bien de nous
informer de ces nouvelles lois qui, pourtant, sont gravissimes. Ainsi
sur de simples soupçons de la part des autorités (polices,
renseignement généraux, …) certaines personnes se verront privées
de leur liberté.
On a pu déjà malheureusement les
« tester » lors notamment de la cop 21 à Paris ou
plusieurs dizaines de militant-e-s écologistes, altermondialistes
ont été arrêtés, leurs appartements fouillés et ont été au
final assignés à résidence pour soi-disant « protéger
l'ordre public ».
Plus récemment, l'état d'urgence a
servi contre les militant-e-s, syndicalistes, et autres personnes
opposées à loi travail El Khomri. On a pu ainsi voir se multiplier
les perquisitions administratives, les assignations à résidence et
même la mise en place, lors d'une manif à Paris, du fameux
« périmètre de protection » qui n'était en fait que la
tentative d’empêcher les personnes de défiler et d'exprimer leur
rejet de la loi travail. Sous couvert de la protection des
manifestants contre les méchant-e-s « casseu-se-r-s »,
l'État avait créé une petite piste en rond pour défiler avec des
contrôles et fouilles dans toutes les rues adjacentes.
Nous ne pouvons que dénoncer ces
dérives sécuritaires et autoritaires du pouvoir en place qui se
sert de la peur pour restreindre, voir amputer, nos libertés. Tout
le monde a pu constater que l'état d'urgence ne pouvait pas empêcher
les attentats terroristes, ce n'est donc pas en mettant ces mêmes
mesures dans la loi que cela changera. Par contre, on ne peut douter
que l'État saura se servir de tout son nouvel arsenal sécuritaire
contre les mouvements de contestation contre la nouvelle loi travail
ainsi que contre toutes les futures mesures attaquant nos droits.
Contre l'État, ses mesures
sécuritaires et autoritaires, leurs rêves sont nos cauchemars !
Nos libertés valent plus que leur
pouvoir sécuritaire
Sans nous, ils ne sont rien, re-prenons
nos vies en mains !
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