Mardi
3 octobre, les dernières mesures du projet de lois
« anti-terroriste » étaient votée, (415 pour, 127
contre). Cette ensemble de mesures renforce les pouvoirs des
« forces de l'ordre » au détriment du pouvoir judiciaire
et contient de nouvelles dispositions de surveillance électronique.
Le gouvernement voulant aller au plus vite pour que toutes ces
mesures entrent en vigueur, choisit la version accélérée en
convoquant une assemblée mixte paritaire (sénat/assemblée) dans la
semaine prochaine pour une adoption définitve du projet « anti
terroriste » à la mi-octobre. Il est certain qu'avec tout les
mouvements sociaux du moment et à venir, le gouvernement a hâte
d'avoir tout son nouveau dispositif répressif pour « répondre
aux mieux à la grogne sociale et politique ».
Dernières
mesures du projet de loi votées ce mardi à l'assemblée, on
retrouve sans surprise :
-« l'instauration
d'un périmètre de protection »
Le
préfet obtient de nouveaux pouvoirs. Si un événement ou un lieu se
retrouve "exposé à un risque d'actes de terrorisme", un
arrêté peut établir un périmètre de protection pendant un mois
afin de restreindre
et contrôler l'accès des personnes et des véhicules à cette zone.
"L’arrêté définit ce périmètre, limité aux lieux exposés
à la menace et à leurs abords, ainsi que ses points d’accès".
On ne peut que s'inquiéter de cette mesure qui peut être utilisée
au bon vouloir du préfet, nommé par l'Etat, car il n'y a pas de
mention déterminant avec précision à partir de quel moment un
lieu ou un événement est susceptible de présenter un risque assez
important pour déclencher ces dispositifs. On verra, sans nul doute,
une utilisation abusive de cette mesure à l'encontre d'opposants
politiques en place ou/et de militants lors de manifestations. Le
recours à des services de sécurité est toujours d'actualité afin
de faire éventuellement des filtrages de foule avec fouilles et
palpations.
- « écoutes des communications hertziennes »
Elles
viennent s'ajouter à la surveillance numérique déjà en place et
renforcée par le projet de loi. L’article 852–2 prévoit que
"peuvent être autorisées les interceptions de correspondances
échangées au sein d’un réseau de communications électroniques
empruntant exclusivement la voie hertzienne et n’impliquant pas
l’intervention d’un opérateur de communications électroniques,
lorsque ce réseau est réservé à l’usage d’un groupe fermé
d’utilisateurs". « aux seules fins de défense
des intérêts nationaux »
- Mise sous surveillance facilitée (chapitre VIII du texte)
Une
personne qui « soit
entre en relation de manière habituelle avec des personnes ou des
organisations
[terroristes],
soit soutient, diffuse ou adhère à des thèses incitant à la
commission d’actes de terrorisme ou faisant l’apologie de tels
actes » pourra faire l'objet d'une série de mesures de
surveillance. On notera que tout cela reste à l’appréciation des
services de renseignements et donc de simple « notes blanches »
.
Le
texte prévoit aussi de contraindre les personnes suspectées de
fournir leurs identifiants en ligne (mails, facebook, twitter, compte
sur les forums, sites d’information et même administratifs). Les
mots de passe ne sont pas concernés.
Le
texte prévoit aussi l'extension de durée du dépoiement des
« boites noires » (boîtiers permettant de surveiller
les métadonnées des communications en France
– les informations qui entourent un message, comme son horaire et
son adresse, mais pas son contenu), leur utilisation devait prendre
fin en 2018, mais ayant rencontré quelques problèmes techniques, le
gouvernement profite de ces mesures pour allonger discrètement la
durée de leur utilisations. Il n'est évidement pas mentionné une
date limite de fin de cette mise en place.
- Mise en place du fichier des
passagers aériens
Le
projet de loi prévoit la transposition dans la loi française de la
directive européenne relative au dispositif "Passenger Name
record", qui prévoit le transfert de données personnelles des
passagers recueillies par les compagnies aériennes aux autorités
judiciaires. Ces informations pourront ensuite être exploitées
et recoupées par les services de renseignement et de police.
D'ici
15 jours, notre gouvernement sera donc parée de toutes ces nouvelles
lois répressives et autoritaires. Il ne fait nul doute que toutes
ces fameuses mesures dites « anti-terrorsites » ne sont
là que pour mieux dominer les masses et les faire taire, la grogne
sociale montant du côté du privés comme du publics. On a déjà
vu comment l'Etat s'était servit de l'état d'urgence pour mater,
museler les opposants à la loi travail El Khomri. On ne peut donc
que craindre leurs utilisations une fois dans le droit commun.
Contre
les lois répressives et autoritaires, organisons nous, luttons !
Juste une étincelle noire - Fédération Anarchiste Lyon
A lire la partie 1 ici :
https://etincelle-noire.blogspot.fr/2017/10/entree-de-letat-durgence-dans-le-droit.html
A lire la partie 1 ici :
https://etincelle-noire.blogspot.fr/2017/10/entree-de-letat-durgence-dans-le-droit.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire