Depuis octobre 2017, la répression à l’égard des antifascistes
et des anarchistes en Russie devient féroce. Tout a commencé à Penza (au
sud-est de Moscou) par des arrestations qui sont tout d’abord passées
inaperçues : il s’agissait en effet d’un petit groupe de militants qui
faisaient du paintball et auxquels est reprochée la formation d’un
groupe terroriste et la planification d’attentats avant les élections
présidentielles et la coupe du monde de football dans le pays.
À Penza également, il semblerait que les enquêteurs aient fait usage de la torture, c’est en tout cas ce qu’ont pu remarquer leurs proches, quand ils ont pu leur rendre visite : l’un d’entre eux, à l’isolement, a également évoqué les chocs électriques et il a dit avoir été suspendu par les pieds, la tête en bas. Dans certaines régions de Russie, ce genre de torture n’est pas inhabituel, mais dans le cadre d’une procédure contre des opposants politiques, il semblerait que ce soit une première.
Par ailleurs, l’enquête montre de nombreux points obscurs : ainsi, une arme a certes été retrouvée dans la voiture d’un des militants de Penza, mais les serrures du véhicule en question avaient été forcées.
Il apparaît très clairement que ces mesures visent à se débarrasser du mouvement anarchiste à l’horizon des élections présidentielles de 2018. Les années passées, on avait assisté à un développement du mouvement anarchiste en Russie après la vague de répression en 2012. En tout état de cause, de nombreuses actions de soutien ont eu lieu à travers le monde (États-Unis et Europe), en solidarité avec les antifascistes et les anarchistes russes emprisonnés ; les frais de justice étant extrêmement élevés, il faut se préparer à venir en aide à ceux qui sont visés par cette procédure, mais aussi à ceux et celles qui pourraient devoir quitter le pays face à un pouvoir toujours plus répressif en Russie.
La Horde (grâce aux informations de Ute Weinmann)
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