Manifestation à 10h départ de la place Bellecour à Lyon
Le gouvernement se radicalise, radicalisons nos solidarités avec les luttes !
Depuis
plusieurs semaines maintenant, les cheminots ont engagé un rapport de
force historique avec le gouvernement et la Direction de la SNCF contre
le projet qui vise à achever ce qu’il reste du service public
ferroviaire tout en passant au crible le statut cheminot. Et la
mobilisation est loin de faiblir! Pourtant, la classe politique au
pouvoir ne s’embarrasse même plus de son image pseudoprogressiste,
attachée au dialogue social et vient de réaffirmer sa détermination à
passer en force sur cette réforme. Il faut dire qu’au cours de cette
première année de présidence macronienne, les coups n’ont cessé de
pleuvoir sur les travailleurs comme sur les plus précaires: Ordonnances
de la loi Travail, réforme de l’assurance chômage, baisse des APL,
réforme de l’ISF, loi ORE, casse du système public ferroviaire, la liste
a de quoi donner des sueurs froides à quiconque connaît la dure réalité
du système capitaliste.
Malgré tout, des foyers de lutte existent et doivent être soutenus. Bien sûr chez les cheminots.
La
tactique éculée de stigmatisation de ces derniers peine à prendre, et
ce au grand dam des politiques et des patrons. Au contraire, la
solidarité prend forme! Des caisses de grève se sont multipliées et ont
atteint des sommes astronomiques, signe d’une détermination fleurissante
chez les travailleurs et travailleuses à stopper un gouvernement
embarqué, depuis son arrivée au pouvoir, dans une frénésie libérale de
casse sociale. À la Poste, nombre de secteurs sont également entrés dans
la lutte. La contestation gagne également les lycées et les universités
contre la loi ORE, bien qu’étudiants et professeurs subissent la
répression violente de l’État.
Récemment,
les médias n’ont pas manqué de monter en épingle certaines "violences"
qui ont émaillées la manifestation du 1er Mai. S’il apparaît difficile
de soutenir une violence tous azimuts et systématique dans les cortèges,
surtout lorsque celle-ci se fait au détriment des autres formes de
mobilisation, ne nous y trompons pas : elle n’est qu’à l’image d’une
violence plus quotidienne et insidieuse, une violence économique,
politique et sociale, structurée et entretenue, main dans la main par
les systèmes étatique et capitaliste. C’est la violence des mesures
gouvernementales qui rognent un par un tous les acquis sociaux des
travailleurs, celle des licenciements qui se succèdent au nom de la
"compétitivité", celle des forces policières qui protègent les intérêts
du patronat à coup de matraques, celle d’un gouvernement qui, au fil des
réformes conduites et annoncées, se radicalise, réprimant à tout va et
passant systématiquement en force ses mesures.
Aujourd’hui,
il nous faut organiser et ancrer les luttes là où elles émergent et
sont prêtes à grandir. Nos victoires locales pourront servir de modèles à
d’autres, pour se déployer avec le concours de toutes celles et tous
ceux prêts à se battre. Il nous faut soutenir les luttes en cours, à la
hauteur de nos moyens individuels ou de nos organisations ; entretenir
et développer nos liens de solidarité. Ainsi, nous pourrons favoriser la
prise de conscience de ce système d’exploitation capitaliste. Ainsi
nous pourrons contrer ce système politique centralisateur et
autoritaire. De là pourront se créer les nouvelles institutions, par la
maîtrise des travailleurs à la base.
Notre
première ambition doit être la suivante : nous réapproprier les
services publics pour les rendre accessibles à toutes et tous : ces
services doivent être de qualité, tendre à la gratuité ; il faut que
leur gestion passe aux mains des collectifs des travailleurs regroupés
en syndicats ou structures de classe, seuls capables de contrôler et
d’organiser la production avec les usagers des secteurs concernés, et ce
à la hauteur des besoins de tous et de chacun. Par extension, la
gestion d’un quartier, d’une commune, doit se faire sur une base
égalitaire et doit permettre à toutes et tous de bénéficier des services
municipaux indispensables.
Fédération Anarchiste
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