La
Fédération Anarchiste réunie en son 77ème Congrès à
Châlette-sur-Loing a débattu de la situation politique et sociale
et des enjeux actuels de la lutte des classes.
Le
projet macroniste d’« entreprise France » n’a toujours pas
coulé. Le gouvernement continue sans relâche son offensive
antisociale :
- Abandon des services publics, restrictions budgétaires, par exemple dans les hôpitaux publics, qui permettent au secteur marchand de s’installer durablement et renforcent les inégalités entre les territoires et entre les individus ;
- Privatisation de structures publiques (SNCF, Aéroport de Paris, routes de France, barrages hydro-électriques, etc.) avec dégradation programmée des conditions de travail et de la qualité du service ;
- Étatisation de la formation professionnelle (France Compétences qui se substitue au paritarisme), étatisation de la sécurité sociale et de Pôle Emploi en vue de leur privatisation ultérieure ;
- Sélection accrue au niveau des lycées et des universités favorisant l’élitisme et la concurrence.
Nous
pourrions nous réjouir de la destruction actuelle du salariat si
elle était l’œuvre des travailleuses et des travailleurs
eux-mêmes. Mais elle est l’effet d’une législation au service
du patronat et des actionnaires, poussant les travailleurs à
participer activement à leur auto-exploitation (uberisation,
auto-entreprenariat, …).
Les
injustices étaient déjà criantes et pourtant elles s’accélèrent
sous l’œil indifférent voire complice des médias capitalistes et
étatiques. Ceux-ci participent encore et toujours à la résignation
et à l’aliénation des populations.
Pourtant
la colère gronde :
- Les premiers effets des récentes mesures antisociales se ressentent dans le porte-monnaie (APL, CSG…).
- Des personnes salariées se mobilisent pour conserver ou conquérir des conditions de travail décentes : cheminots, personnel des EHPAD, livreurs de Deliveroo…
- Les étudiants et les lycéens refusent le système de compétition qu’on leur impose.
- Les ZAD se multiplient ainsi que leurs soutiens.
- Les cortèges de tête des manifestations grossissent, illustrant la radicalisation de la contestation sociale et le refus du réformisme politique à tout va et d’un syndicalisme qui a renoncé à tout projet de transformation sociale
La
colère ne suffit pas, elle doit s’organiser.
La
Fédération Anarchiste propose un projet de société radicalement
différent, le fédéralisme libertaire :
- Gestion directe par les personnes concernées des structures sociales et économiques ;
- Participation de tous aux décisions ;
- Entraide et solidarité ;
- Autonomie des individus et des groupes.
Ceci
ne peut aboutir sans la suppression du capitalisme ainsi que de
l’Etat et des religions qui le soutiennent.
C’est
pourquoi la Fédération Anarchiste accompagnera tous ceux qui
luttent pour leur émancipation et la construction d’alternatives
fédéralistes et anti-autoritaire.
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