Le
gouvernement, après avoir mis en place par le 49.3 les ordonnances
démantelant le code du travail, s’attaque à la fonction publique
au travers du plan « Action Publique 2022 » lancé en
octobre. Il prévoit un recours accru aux contractuels, la
rémunération au mérite, un renforcement de l'autorité
hiérarchique, la suppression d’un grand nombre de postes de
titulaires chaque année (120 000 sur 5 ans), une révision des
instances de « dialogue social », une révision du régime
des retraites et en toile de fond l’attaque du statut général des
fonctionnaires et à terme la fin possible de certaines fonctions
publiques.
Cela
fait des années que les gouvernements successifs s’attèlent à ce
démantèlement, non remplacement des départs en retraites donc
suppression de postes et dégradations des conditions de travail, gel
de la valeur du point d’indice de 2010 à 2016, et de nouveau en
2017, recours à une main d’œuvre contractuelle malléable,
interchangeable et jetable, sous-traitance de certaines tâches aux
secteurs privés (utilisation de main d’œuvre sous payée et à
temps partiel remplaçant des temps pleins), exigence d’économie
chaque année sous peine de sanctions (1,2 milliards pour les
hôpitaux en 2018), privatisation totale ou partielle de certains
secteurs (France télécom, la poste, le fret, …), … le seul but
étant la rentabilité à tout prix au détriment des
usagers/patient-e-s. Macron veut donc finaliser ces années
d’attaques par une mise à mort du secteur public.
L'État
a ouvert les hostilités en s’attaquant au statut des cheminots et
en annonçant l’ouverture à la concurrence du transport de
passagers/ères d’ici quelques années. Pour ne pas faire trop de
remous le gouvernement annonce que le changement de statut ne
s’appliquera qu’aux nouveaux/elles embauché-e-s mais on voit bel
et bien qu’à terme le statut spécifique des cheminots va
disparaitre et une partie du transport ferroviaire privatisé
purement et simplement. Le passage envisagé du statut de la SNCF en
société anonyme est un premier pas vers la privatisation. Rappelons
que 29 ans après la privatisation de British Rail, deux Britanniques
sur trois souhaitent une renationalisation complète : hausse
incontrôlée du prix des billets, trains supprimés, réduction
continue des personnels...
La
SNCF n’est pas la seule dans la ligne de mire, tous les secteurs de
la fonction publique sont concernés. Les plus durement touchés
sont déjà entrés dans la lutte depuis quelques semaines, grèves
dans les EHPAD, les urgences des hôpitaux, à Météo France, à la
SNCF à partir du 3 avril, …
Pour
le gouvernement, allié du capitalisme, seuls la rentabilité et le
profit importent. Les cheminots et les usagers ne peuvent compter que
sur eux-mêmes pour défendre leurs intérêts communs et imposer un
véritable service public autogéré.
La
Fédération Anarchiste dénonce et combat cette société où,
depuis sa création, l'État est au service d'une classe sociale,
celle des puissants et de l’argent roi au détriment des
individu-e-s.
C’est
pourquoi nous sommes pour un changement radical de société par la
lutte des classes, qui serait basée sur l’égalité sociale et
économique, la démocratie directe et le
fédéralisme libertaire.
Ils
ont besoin de nous, nous n’avons pas besoin d’eux !
Fédération Anarchiste - Mars 2018
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